Avec seulement 20% de femmes employées actuellement dans le secteur IT, le déséquilibre entre ces dernières et les hommes reste marqué et éloigné de toute idée de parité. Toutefois, ce phénomène commence à s’infléchir, en particulier dans les métiers liés à l’analyse des données, C’est ce que note le cabinet Michael Page Technology dans une étude réalisée avec Choose Your Boss auprès de 1 000 entreprises françaises du secteur IT. En analysant les résultats, on s’aperçoit en effet que les femmes du numérique s’orientent plus volontiers que les hommes vers les professions de data analyst ou de data scientists, puisque plus de 7 % d’entre elles s’y consacrent aujourd’hui contre moins de 3 % des hommes de l’IT. Les spécialités dites tranverses en gestion de projets ou sur des missions d’audit et d’optimisation des systèmes d’information restent cependant les plus féminisées, avec 45% de professionnelles. Suivent les métiers du développement qui concentre près d’un quart d’entre elles. A l’inverse, les postes de support aux utilisateurs/helpdesk (6 %), d’exploitation ou de maintenance (8%) attirent peu à la différence de leurs homologues masculins dont respectivement 10 et 15 % interviennent sur ces activités.

Pourtant, l’arrivée sur le marché d’une nouvelle vague de professionnelles commence à œuvrer en faveur d’une féminisation dans les métiers de l’IT, souligne Michael Page Technology dans son rapport.  Ainsi, la proportion de professionnels comptant jusqu’à 3 ans d’expérience s’élève à 21 % au sein de la population féminine contre 9 % sur la population masculine. Un différentiel que l’on retrouve sur le niveau d’expérience supérieur, avec respectivement 13 % des femmes et 10 % des hommes ayant entre 4 à 7 ans d’expérience. Reste que 56 % d’entre elles comptent plus de 10 ans d’expérience dans le secteur aujourd’hui, ce qui est le cas pour 74 % des hommes. 

Le salariat pour une meilleure sécurité de l'emploi 

Du point de vue du choix de carrière, la sécurité de l’emploi est une motivation qui reste déterminée par le genre. Ainsi, 64 % des professionnelles du numérique choisissent le statut de salariée pour la sécurité qu’il procure. Une proportion qui atteint même 73 % chez les plus de 35 ans. Par ailleurs, alors que les salariés privilégient dans leur ensemble l’intérêt des missions, les femmes accordent plus d’importance que les hommes au critère de la protection. Les employées des ESN (22 % des femmes) mettent quant à elle en avant les opportunités de développement des compétences quand les hommes pensent en priorité à l’intérêt des missions. Et si 50 % des femmes affirment ne pas avoir de préférence quant au type d’entreprise qu’elles souhaitent rejoindre (cherchant avant tout à être dans l’emploi), les 35-54 ans sont 31 % à privilégier les ETI ou groupes, encore une fois pour des questions de garantie sur leur emploi.

Du côté des salaires, 43 % des femmes gagnent plus de 50 000€ bruts annuels, une statistique qui s’applique à un peu plus de la moitié de leurs homologues masculins.  Maîtrisant moins bien l’art de la négociation, près de 6 femmes sur 10 éprouvent des difficultés à négocier leur salaire. La formation pourrait être un levier pour monter en compétences et ainsi rétablir la balance. Or, à l’heure actuelle, on observe que seules 50 % des femmes en moyenne ont suivi un accompagnement. Certains profils se démarquent cependant. Ainsi, 68 % des moins de 35 ans et 62 % des femmes évoluant sur les métiers de l’infrastructure indiquent avoir suivi une formation leur permettant de développer des compétences pour évoluer sur un nouveau poste. Parallèlement, 65 % des sondées indiquent avoir suivi des cours de code.

Davantage de professionnelles sans pistes d'emploi

Enfin, si le marché de l’emploi IT reste dynamique - avec un nombre d’offres d’emploi publiées au premier trimestre 2021 quasi constant comparé à la même période en 2019 – 93 % des développeuses et 88 % des moins de 35 ans considèrent le marché moins favorable depuis le début de la crise sanitaire. 49 % des expertes de l’IT en recherche de poste n’ont aujourd’hui aucune piste d’emploi, une situation rencontrée par 32 % de leurs homologues masculins. Ce différentiel s’explique notamment par une plus forte représentation des hommes sur les métiers techniques de l’IT et à des postes à responsabilités.

Par ailleurs, seules 38 % de ces professionnelles déclarent avoir une ou deux pistes d’emploi (-6pts par rapport aux hommes du secteur). Les représentantes des fonctions transverses dont les projets ont parfois été mis à l’arrêt ou reportés par les entreprises ainsi que les développeuses ne disposant pas des expertises recherchées aujourd’hui (sur des technologies telles que Sharepoint, NodeJS ou encore Magento par exemple) sont les plus concernées par un allongement de leur recherche d’emploi.